fesses.

LLEWYN ODAIR
"l'amnésique"
☐ ☐ ☐ ☐ ☐
I had a thought, dear however scary, about that night,
the bugs and the dirt. Why were you digging?
What did you bury, Before those hands pulled me
from the earth?
© CREDITS - QUOTE

NOM, PRÉNOM : llewyn odair. on aurait pu me sortir n'importe quoi d'autre, je m'y serais fait. j'aurais pu changer de nom, changer d'identité, tirer un trait sur ce pseudonyme qui ne me ressemble pas. je me sens plutôt john, on sam, avec un nom comme smith. un truc commun, sans histoire. je n'ai plus d'histoire, mais il me reste ce nom. ÂGE ET DATE DE NAISS. : tout ce qui figure sur mes papiers. suffit de regarder: 12 mai 1985. atteindre la trentaine quand on se sent presque adolescent, nouveau né dans sa nouvelle vie, c'est troublant. LIEU DE NAISSANCE ET NATIONALITÉ : Albuquerque, Arizona. c'est con, mais parfois je me demande s'il a fallu attendre cet accident et cette foutue perte de mémoire pour que je me réveille enfin, que je m'en aille, que je mette les voiles. pour de bon. ORIGINES : absolument aucune idée. ARRIVÉ À PHILLY : il y a quelques semaines. c'est le nouveau départ, ce que je connais de mieux puisque c'est la seule chose que je connais. STATUT MATRIMONIALE : je pourrais être divorcé que je n'en saurais rien. je n'ai pas voulu savoir, je suis parti sans prévenir, sur un coup de tête (comme si ma tête n'était pas déjà assez "fucked up"). BOULOT, ÉTUDES : m'adonner à des occupations qui ne sont plus de mon âge, bosser dans ce garage pourrit parce que réparer des bagnoles en fin de vie, c'est un truc que je n'ai pas oublié, que ça me rassure, que ça me donne presque l'impression d'avoir un truc auquel me raccrocher. mais bon. soyons honnête, je répare juste des bagnoles. ORIENTATION SEXUELLE : droitier. STATUT MONÉTAIRE : j'ai récupéré mes comptes comme j'ai pu, après maintes galères et démarches administratives. j'ai compris que l'argent n'avait pas été un problème depuis longtemps, mais j'ai préféré faire sans. je ne veux plus de tout ça. TRAITS DE CARACTÈRES : vous savez ce qu'il y a de plus difficile quand on se réveille un beau jour sans savoir qui on est ? c'est précisément ça: ne plus savoir qui on est. ni ce qu'on aime, ni qui on aime, ni ce qu'on déteste. avoir oublié jusqu'à sa couleur préférée, devoir se découvrir, se forger de nouveau, revivre une deuxième fois. c'est comme passer une seconde fois par l'étape d'adolescent rebelle et à la recherche de lui même. CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES : plutôt en forme, malgré les séquelles de l'accident. j'ai mes deux bras, mes deux jambes, tous mes sens. j'ai l'intégrité d'un corps qui avait la chance d'être en bonne santé. hormis cette cicatrice qui barre mon flanc gauche, rien n'a changé. toujours ce sourire en coin et ce regard qui vous transperce à la manière d'une sonde à rayons X. GROUPE : nosey.

i'm still here bitches and i know everything.
ancien reporter et journaliste + était quelqu'un de charismatique tout le temps pris par son boulot + entretenait une relation houleuse avec une jeune femme + il a oublié son visage, comme ceux des autres + il a une fâcheuse tendance à mentir + il n'a toujours pas fait son deuil de sa mémoire, il ne pense jamais à ce qui lui arrive vraiment, il préfère faire "comme si" + quand il rencontre des gens, il est toujours inévitable qu'on lui pose des questions sur sa vie. comme la sienne ressemble à un champ de ruine, il préfère inventer plutôt que de leur dire qu'il est amnésique et se prendre inévitablement leurs regards de pitié en pleine face + consommateur compulsif de café et de coca + a déjà laissé traîner son nez dans la poudreuse en arrivant ici, avant de se rendre compte qu'il n'aimait pas ça + fumeur + quand il se retrouve seul, il lui prend des envies de violence assez difficiles à brider. sans doute cette frustration qu'il n'exprime jamais, ces doutes qui l'envahissent, et qui reprennent le dessus dans ses moments de faiblesse + pourtant il donne bien le change, on le prend pour quelqu'un de parfaitement normal + a trouvé un chien derrière une poubelle le soir de son arrivée, il le garde avec lui en permanence + c'est un énorme batard noir qui n'a toujours pas de nom, alors il l'appelle "Buddy" + il passe un temps incroyable au garage ou il bosse, ravi de découvrir qu'il n'a pas oublié la mécanique. il pense qu'il faisait peut-être déjà ce travail avant, et ça le rassure. en fait, c'était simplement un passe temps comme un autre, mais personne n'est là pour le lui dire + passe sa vie dans un déni profond + terrifié par ce vide infini qu'est devenu sa vie passée, alors il n'y pense pas. jamais.

before you enbark on a journey of revenge, dig two graves
PSEUDO/PRÉNOM : sunny d. ÂGE : bientôt 20, doux jésus fesses. 1442588751

. PAYS/RÉGION : francia. COMMENT VOUS ÊTES ARRIVÉ ICI : une sorcière ma jetée du haut de son balais. AVIS, COMMENTAIRE : c'est beau, le noir et blanc se porte bien par ici, c'est super réussi fesses. 2008606265

. AUTRE : écrire ici. AVATAR : ian, définitivement fesses. 2495892764

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sometimes lies are more interesting than the truth.

Black out. Blank. Page blanche. Tout à réécrire.

La lumière papillonne derrière mes paupières closes. C'est désagréable. Presque douloureux. Des voix, des réminiscences dorées percent les brumes qui m'ont emportées. Je ne suis plus rien, dans ce mal diffus qui me transporte, ailleurs. Ailleurs, mais ou. Je ne sais plus, ai-je jamais su. Je ne sais pas. Mon esprit est une masse informe qui s'agite sous ma boite crânienne dans une cacophonie dissonante. Encore ces voix, qui me tirent de mes limbes enfumées, ce repos à peine consommé. Je sens qu'on me touche, qu'on m’oppresse, qu'on me comprime. Ce n'est qu'une caresse. « Llew ? » « Il commence à se réveiller. » Soupir soulagé. Mon cerveau ne capte pas que c'est de moi que l'on parle. Moi, qui est-ce. Mon cerveau est mort quelque part. Il m'a laissé seul sur ce lit d’hôpital, sous ces lumières blafardes, blanches et aveuglantes. Seul sous le regard de ces inconnus qui me contemplent. J'analyse, j'essaye de comprendre, tandis que mes yeux s'ouvrent au prix d'un effort colossal. La femme qui me tient la main, une femme brune d'une beauté ténébreuse, fond en larme et articule des mots incompréhensibles. « Oh mon dieu Llew, j'ai eu si peur. » J'attends de la reconnaître, j'attends indéfiniment que le mur opaque se lève et que la lumière se fasse sur cette drôle de situation. Indéfiniment. Le mur ne s'est jamais levé. Jamais je n'ai reconnu cette femme, ma mère, mon père. J'ai tiré un trait sur ce passé. Et je n'ai pas cherché à le retrouver.

Amnésie rétrograde, c'est ce que m'ont appris les médecins après que l'évidence se soit imposée à eux : je ne me souvenais de rien. Les premiers jours ont été... une galère sans nom. Je me souviens de ces papiers, de ces rendez vous chez les psy, avec les divers membres de ma famille, dans l'espoir vain de voir resurgir grâce à leur présence ne serait-ce que des bribes de souvenirs. Rien à faire, il n'y a eu aucun progrès. Aucune amélioration en vue. Je m'y suis fait, je crois. A vrai dire je ne me suis pas penché sur le problème. J'ai comme cette impression de flotter quelque part entre deux existences, comme si la vie m'avait largué dans un entre deux sordide, impersonnel. Je suis resté hermétique à leurs efforts, à tous, pour essayer de me faire retrouver le Llewyn d'avant. Je n'ai pas cherché à savoir qui j'avais été, quel type de personne je me devais d'être pour coller de nouveau à leurs attentes. Et puis finalement ce sont ces attentes qui m'ont poussé à prendre la route. Ce sont les infimes lueurs d'espoir que je décelais dans leurs regards quand ils essayaient de m'aider qui m'ont convaincu qu'il n'y avait plus rien à Albuquerque. Rien pour me retenir. Alors j'ai récupéré mes comptes en banque, comme j'ai pu, et j'ai tout claqué dans une nouvelle voiture. Malgré l'accident, je n'ai pas eu peur de reprendre la route. Je n'ai laissé aucune lettre, aucun moyen de me joindre hormis ce numéro de téléphone, celui que j'avais depuis toujours. Ils ont essayé au début, de me joindre. En me laissant des messages, en passant des coups de fils. J'ai laissé sonner dans le vide, en attendant qu'ils se lassent. Et ils se sont lassés.
J'ai roulé, roulé, roulé, jusqu'à arriver en Pennsylvanie. En passant la frontière, je me suis dit que j'étais sans doute assez loin, que je pouvais m'autoriser une halte ici. J'ai garé ma voiture sur le bas côté et j'ai continué à pieds. Et j'ai atterri dans ce patelin. Je m'y suis fixé.