(rosen) wish you were here.

ROSE and MAXEN
wish you were here.
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Tu entres dans le bar où tu as passé une bonne partie de tes soirées durant tes études. A chaque fois que tu franchis la porte du Hollis Bar & Grill, tu as comme l'impression de revenir quelques années en arrière. Tu te revois passant le plus clair de ton temps avec tes amis dans ce bar et avec Lyra aussi. Tu te souviens même que vous aviez votre table préférée, celle au coin à droite, au calme et légèrement en retrait. Tu jettes un bref regard à cet endroit, comme si tu allais la trouver t'attendant patiemment assise, toujours dans la même position -les jambes croisées-, une tasse de café à la main, les yeux rivés sur un magazine féminin. Mais tout ça c'est fini maintenant et il te reste seulement quelques heureux souvenirs d'une période où tout allait encore bien. Car oui, depuis quelques semaines, ta vie a pris un tournant inimaginable auparavant. Et tout cela par ta faute. Tu as trompé ta femme, idiot que tu es. Et maintenant tu ne sais pas quoi faire. Tu es perdu. Certains jours, tu regrettes ton geste. Lyra était la personne parfaite pour toi et tu as tout foutu en l'air. Comme d'habitude. Mais d'autres jours, tu n'es pas totalement mécontent de ton acte. Tu n'en pouvais plus de Lyra et son travail, de ses obligations. Tu n'en pouvais plus de ne pas la voir pendant huit jours d'affilé simplement parce qu'elle aimait presque plus son travail que toi. Et maintenant, t'es là, au bar de ta jeunesse en train de noyer ton chagrin, ou plutôt tes hésitations, avec tes amis. Tu avances vers une table libre et ils te suivent. Tu as toujours été le leader naturel de votre bande d'amis et même si aujourd'hui, il n'y a plus les mêmes rivalités futiles d'adolescents, tu espères secrètement le rester. Tu regardes l'heure. Rose doit faire son service à cet instant. Tu souris, ça faisait bien un bon moment que tu ne l'avais pas vu. Rose c'est ta meilleure amie d'enfance, c'est la petite sœur que tu n'as jamais eu. Elle prend un malin plaisir à te rendre la vie impossible comme les petites sœurs le font si bien. Mais toi tu la laisses faire, tu fais pareil. Ou pire. Tu la vois sortir de derrière le bar, un plateau dans une main, un cendrier dans l'autre. Tu lui fais un signe de la main. « Hé Rosie, viens par là ! » Quelque chose te dit que vous allez bien vous amuser ce soir.

J'étais de mauvaise humeur, clairement. Ce n'était pas dans mon habitude, j'étais plutôt du genre enjouée quand j'arrivais au travail, parce que je savais que chaque journée était riche en moments inattendus. C'est d'ailleurs pour ça que je m'accrochais à cet emploi que je possédais depuis maintenant six mois. D'habitude, je lâchais au bout de trois semaines. J'étais instable, incapable de tenir plus de cinq minutes au même endroit. J'avais besoin d'actions, de sensations fortes et de petits plaisirs. J'étais comme ça. Passionnée de la vie. Je sortais de la réserve, un plateau vide dans les mains afin de récupérer les verres qui traînaient. Puis là, on m'appela. Hé Rosie, viens par là ! J’arquais un sourcil tout en regardant Maxen. Il est sérieux ? Ce pauvre naze. Je grinçais des dents et m'avançais vers lui. J'étais obligée d'être correcte envers lui, obligée ou pas. Je m'y forçais parce que dans le fond, je l'aimais relativement bien. Après, lorsqu'il se décidait à bien me faire chier, il passait un très mauvais quart d'heure. Je devenais parfois la pire des garces, la plus insupportable des gamines. Siffles-moi, ça fera le même effet ! soufflais-je tout en déposant bruyamment mon plateau sur sa table, je dévisageais alors ces potes. Charmante, et très accueillante. Je croisais mes bras contre ma poitrine et me pinçais le coin de la lèvre. Levée du pied gauche, je n'arrivais pas à concevoir sa présence comme étant une bonne nouvelle. Au contraire, je savais que cela allait provoquer une malsaine engueulade qui allait se terminer par une claque dans sa gueule. Et bim. J'étais habituée. J'étais habituée à en venir régulièrement aux mains avec mes proches. C'est grave, je le savais. Mais je m'en foutais. Je m'en foutais parce que personne me le reprochait. Ou du moins, personne ne me le reprochait face à moi puisqu'il savait que ça allait m'énerver. Qu'est-ce que tu m'veux ? râlais-je tout en regardant autour de moi, mon chef était loin. Je ne risquais pas de me faire reprendre pour cause de mauvais comportement envers un futur client. Et puis, l'avis de mon chef, je m'en foutais aussi. Il n'avait simplement qu'à me virer si mon attitude ne lui plaisait pas. Or, ce n'était pas le cas et il m'avait plus d'une fois fait comprendre qu'il appréciait mon tempérament de feu qui soit disant, pimentait les soirées organisés au sein de l'établissement. Tu parles, j'étais surtout l'une des rares filles de l'équipe. Il avait besoin de beaux petits culs pour ramener des clients.